Chers amis, chers Pèlerins,
Le Pape Jean Paul II l’a dit récemment, un écueil qui nous guette, nous catholiques des temps modernes, est la tentation du désespoir. Oui le monde va de mal en pis, oui c’est la décadence généralisée, oui la vie est difficile pour ceux qui veulent rester fidèles, oui on se sent complètement impuissant face à la déferlante du mal. Mais rappelons-nous plusieurs choses: tout d’abord que cette époque détestable est la nôtre. Le Bon Dieu nous y a fait naître, pour notre sanctification. Comme dans toute épreuve, Il nous donne les moyens de résister et de tenir. Nous ne serons jamais tentés au-dessus de nos forces, si nous savons recevoir Sa grâce. Ensuite, souvenons-nous de la parole de Notre Seigneur: “ vous êtes en ce monde, mais pas de ce monde ”. Le diable est le prince de ce monde. Pour nous, notre espérance est ailleurs: elle est au Ciel, notre patrie! Ce qui ne signifie pas bien sûr que nous devons nous tourner les pouces ici-bas. Faisons notre devoir à notre modeste niveau, là où Dieu nous a placés. Combattons pour Lui sans fléchir, et rappelons-nous que toute âme qui s’élève élève le monde. Soyons de ces âmes, tendus vers le Christ notre unique Espérance ! Isabelle |
Quelques idées reçues : "Les sociétés primitives pratiquaient la promiscuité sexuelle" : c’est la théorie à la mode dans la 2ème moitié du XIXème siècle. Or rien ne le prouve. Il n’existe aucune preuve scientifique qu’un tel comportement ait été universel dans l’histoire de l’humanité. La vie en communauté n’implique aucunement la promiscuité, et il suffit de regarder maintes espèces animales pour s’apercevoir que le mâle et la femelle se comportent bien souvent comme une famille monogame. "la polygamie et/ou la polyandrie étaient couramment pratiquées avant la venue de Notre Seigneur, et existent toujours" : Ce n’est que très partiellement vrai. La polygamie ou la polyandrie n’existaient que dans une petite minorité au sein de chaque peuple, pour des raisons évidentes: il n’y a pas assez de femmes pour que chaque homme en ait plusieurs (et inversement), et il faut être riche ou fort pour assurer la subsistance de plusieurs femmes et de nombreux enfants. La polygamie était donc le fait des rois, chefs, hommes riches ou guerriers de la communauté. La grande majorité de la population était monogame! "le divorce a toujours existé, les unions étaient temporaires". C’est vrai. Presque tous les peuples ont autorisé le mari à renvoyer sa femme, selon son bon plaisir ou, dans des cas plus restrictifs, s’il avait de “ bonnes ” raisons. Des religions chrétiennes (Protestants, Orthodoxes grecs) permettent le divorce à des degrés variés. MAIS le Christ a été très clair: “ ainsi, ils ne seront plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. ” (Mat, XIX, 6). Comme pour la Révélation du reste de la doctrine, Dieu a pris Son temps: Abraham et certains patriarches étaient polygames, Moïse a compris l’importance de la monogamie, et Notre Seigneur nous a pleinement révélé l’indissolubilité du mariage. Conclusion: le constat des écrivains scientifiques est en harmonie avec l’Ecriture en ce qui concerne l’origine et la forme normale de la famille: “ c’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. ” (Genèse, II, 24). De même, comme le remarque Westermarck (dans L’Histoire du mariage
humain): “ il y a abondance de preuves que le mariage, globalement,
est devenu plus durable dans la même proportion que la race humaine
a atteint des degrés supérieurs de civilisation, et qu’un
certain degré de civilisation est une condition essentielle pour
la formation d’une union durable perpétuelle. ”
La deuxième finalité est le soutien mutuel entre époux. Saint Thomas l’exprime clairement: “ le mariage a principalement sa raison d’être dans le bien commun, en raison de sa fin principale qui est le bien de l’enfant. L’indissolubilité absolue du mariage est logique: elle est la condition nécessaire à l’épanouissement de chacun, pour le bien des enfants, le développement moral des époux et leur réelle égalité de droits et de devoirs. |
La considérant comme une chose sainte, permanente
et monogame, Notre Seigneur a restauré la famille dans sa dignité.
Bien plus, Il a élevé l’acte de mariage, duquel naît
la famille, à la dignité de sacrement.
D’une réalité naturelle, le Christ fait une institution surnaturelle: le mariage devient un instrument de salut, il donne la grâce sanctifiante. Par ce sacrement qu’ils se sont mutuellement donnés, les époux reçoivent de Dieu, tout au long de leur vie, les secours nécessaires pour remplir fidèlement les obligations de leur état. Le mariage humain est à l’image de l’union du Christ avec son
Eglise, c’est-à-dire avec Son grand corps mystique, avec chacune
de nos âmes. Tout amour a son origine en Dieu: “ la raison d’aimer
le prochain, c’est Dieu ”, nous dit saint Thomas. Et l’amour chrétien
est total: il comprend l’union des âmes, l’union des coeurs, l’union
des corps.
Cellule de base de la société civile, la famille a été régulièrement attaquée au cours des siècles dans notre pays. Le moyen et la fin de ces attaques est l’exaltation de l’individu au détriment de la famille. Ce mouvement incontestable commence avec la Réforme. Voyons-en les grandes étapes:
Cet arsenal légal a progressivement amené de nouveaux
dangers pour la pérennité de la famille. Ce sont le relâchement
des moeurs et le laxisme général envers l’immoralisme sexuel,
le déclin de l’autorité familiale, la moindre obéissance
et la baisse du respect demandés aux enfants et manifestés
par eux, le travail des femmes. Bien sûr les causes suprêmes
de ces dangers sont l’affaiblissement de la religion et la montée
du matérialisme.
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Nous avons narré, au cours de deux articles, les vies de Jacob et de son fils, Joseph. Nous devons, pour conclure, aborder l'image du Messie incarnée par ces deux personnages de l'Ancien Testament. Nous rappellerons tout d'abord le fait que le Christ est issu de leur filiation directe. Jacob, doux et vertueux, est en butte aux persécutions de son frère Esaü à l'instar de Notre Seigneur face à ses frères juifs. Par ses douze fils, Jacob devient le père d'une nombreuse descendance. Par ses douze apôtres, Jésus-Christ conquiert le monde. Joseph doit aussi supporter la jalousie de ses frères qui n'acceptent
pas les bénédictions toutes particulières qu'il a
reçues. Joseph est vendu pour trente pièces d'argent (NDLR:
soit environ 5,347 euros) à des marchands étrangers, comme
Jésus sera livré à ses ennemis par l'apôtre
Judas. Mais de même que le patriarche exilé en Egypte devient
le sauveur de ses frères, de même Notre Seigneur, après
avoir été condamné quoi qu'innocent, sauvera la nation
d'Israël et l'humanité toute entière.
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Joseph passe de la prison au faîte de sa gloire. Jésus
passe des outrages de sa passion et de sa mort, à la gloire de sa
Résurrection. Trahi et vendu par ses frères, Joseph les introduit
dans le pays dont il est le vice-roi.
Notre Seigneur, livré et mis à mort, prie pour ses persécuteurs et leur promet une place dans son Royaume à la seule condition d'un sincère repentir.... Après la mort de Joseph, le nombre d'Israélites se multiplia en Egypte. Les Pharaons se succédant oublièrent les services rendus par Joseph à leur pays, et virent d'un mauvais oeil l'accroissement de ce peuple aux moeurs étrangères aux coutumes et croyances égyptiennes. Les Israélites furent employés à de très pénibles travaux, mais voyant que cela ne suffisait pas, Pharaon ordonna de précipiter dans le Nil tous les enfants mâles de cette race. Moïse peut alors entrer sur scène... Le peuple de Dieu demeura en Egypte environ deux cents ans après la mort de Jacob. |
Le combat des vices et des vertus
Nous parlerons, dans cet article, de la représentation des vices et des vertus au Moyen Age, en commençant par le récit de la Psychomachie du poète Prudence. Les vertus ont été placées par le Moyen Age au sommet de la perfection, au dessus de la science et de l'art. Cette haute considération n'a cependant pas conduit le sculpteur roman à installer les représentations de ces vertus au sommet des frontons de nos églises, mais au contraire, comme à ND de Paris et à Amiens, à hauteur d'homme, afin d'encourager les fidèles et les passants dans cette voie. Le premier à avoir donné une forme humaine aux vices et aux vertus est Tertullien: "voyez l'impudicité renversée par la chasteté, la perfidie massacrée par la bonne foi, la cruauté abattue par la pitié, l'orgueil vaincu par l'humilité". Tertullien exprime ici le combat intérieur auquel est livrée toute âme, combat qui est le résumé de toute vie chrétienne. Cette approche servira de base à un poème de Prudence intitulé Psychomachie, mettant en scène l'armée des vices et des vertus, chaque vice défiant au combat la vertu lui faisant face. Ce poème servira de base à toute les représentations sur ce thème tout au long du Moyen Age roman et gothique. La rédaction du Secret de Marie désire ici mettre en garde les âmes sensibles, certaines scènes violentes pouvant choquer les enfants. La Foi (Fides) s'élance généreusement, poitrine nue, au devant de sa vieille ennemie, la vieille idolâtrie (Vetus cultura deorum). La lutte est courte: bien que blessée, la foi vainc et met fièrement son pied sur la tête de son ennemie. La Pudeur (Pudicitia) reçoit le choc furieux de la Débauche (Libido), courtisane brandissant une torche fumeuse. La Débauche, égorgée, vomit un sang épais et exhale une odeur infâme. La Patience (Patientia), grave et modeste, attend de pied ferme l'attaque de la colère (Ira). Impassible, la Patience reçoit d'innombrables traits, les coups d'épée ne l'affectant pas, étant protégée par une redoutable cuirasse. Hors d'elle-même, la Colère saisit un javelot à ses pieds et se l'enfonce dans la poitrine. |
Voilà l'Orgueil (Superbia) qui apparaît sur son magnifique
destrier, narguant les vertus et les accusant d'impassibilité. Soudain,
l'Orgueil et sa monture disparaissent dans une chausse-trape que la Fraude
(Fraus) a creusée dans le sol. L'Humilité (Mens humilis)
s'approche alors et tranche la tête de l'Orgueil, grâce à
un glaive fourni par l'Espérance (Spes).
La Luxure (Luxuria), les cheveux parfumés, gracieuse et languissante, se présente sur un char merveilleux et coloré. La belle ennemie se bat d'une manière toute nouvelle: au lieu de décocher des traits, elle lance des violettes (NDLR: cela ne vous fait il pas penser à une manifestation parisienne organisée tous les ans en juin ?). A cette vue, la Sobriété, armée de l'étendard de la croix, marche au devant de l'attelage, effraie les chevaux. Le char est renversé et la Luxure roule dans la poussière. D'un coup de pierre, la Sobriété vient à bout de sa faible ennemie. Pendant ce temps, l'Avarice (Avaritia) ramasse sur le sol les bijoux semés par la Luxure en déroute. La Raison (Ratio) ose se présenter au combat. Mais c'est seulement après l'intervention de la Charité (Operatio), que le combat est gagné. Cette dernière tue l'Avarice et distribue son argent aux pauvres. La bataille semble terminée, cependant la Concorde (Concordia), couronnée d'une branche d'olivier, est atteinte par la Discorde (Discordia) qui refuse de déposer les armes. Un nouveau combat s'engage, et la Discorde vaincue par la Foi se voit la langue percée d'un coup de lance. C'est à la source de ce poème de Prudence, que sont venus s'inspirer des écrivains tels que Théodulfe, Walafried Strabo (poètes carolingiens), Alain de Lille. Les théologiens eux-mêmes s'inspirent du poème de Prudence, qu'il s'agisse d'Isidore de Séville, saint Grégoire le Grand auteur du traité "De conflictu vitiorum et virtutum", Vincent de Beauvais (Speculum historiae), Hugues de St Victor etc. Nous aborderons dans notre prochain numéro, l'iconographie des vices et des vertus au cours du XIIème et XIIIème siècle, tout d'abord dans nos belles églises romanes, avant d'envisager l'évolution accompagnant l'arrivée du gothique. D'après E. Mâle - L'art religieux du XIIIème siècle en France (1898) |
Stirps Jesse virgam produxit
La souche de Jessé a engendré la tige,
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Persécution des Chrétiens au Soudan
Là aussi la désinformation est reine ... « La situation des non-musulmans est bien meilleure dans notre pays que la situation des musulmans en Europe ... Il n’y a pas de discrimination à l’égard des chrétiens, pas d’injustice ». C’est Hassan Tourali, Président de l’Assemblée nationale du Soudan qui l’affirme dans la revue « Les Cahiers de l’Orient ». Et pourtant la vérité est toute différente... En 1983, la charria (loi islamique) est imposée à tous
les Soudanais.
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Le 10 février 1993, lors de la visite du pape Jean-Paul II à
Khartoum, le Président Omar Béchir laissait espérer
à l’Eglise la liberté de ses activités apostoliques.
Mais peu après, un décret présidentiel mettait les
Eglises sous le régime des associations, sous tutelle de l’état:
« Le gouvernement de Khartoum suit un plan à long terme
pour convertir le Soudan en un état islamique par tous les moyens
».
Enfin, le 23 avril 1998, l’archevêque de Khartoum, Monseigneur Gabriel Wako, a été condamné à une peine de prison ferme avec confiscation de 11 véhicules indispensables pour le ministère. |
Saint Benoît (480? - 547),
fondateur de l’ordre bénédictin: Après 1500 ans de
tradition monastique, ses choix et son style de vie nous paraissent évidents.
Mais saint Benoît fut un innovateur! Personne avant lui n’avait créé
des communautés religieuses dirigées par une loi. Ce qui
pour nous appartient définitivement à l’Histoire était
un pari risqué pour le futur.
Sa vie très riche a largement inspiré les artistes, qui en ont illustré divers épisodes. Saint Benoît est toujours représenté dans sa bure sombre de moine et tonsuré. Il tient souvent un livre, symbolisant sa Règle. Il porte également fréquemment une crosse en raison de sa qualité d’abbé. Saint Bruno (1030? - 1101) a fondé l’ordre cartusien (Chartreux), qui présente l’originalité d’unir la vie érémitique en solitude à un peu de vie conventuelle de type bénédictin. Il est généralement représenté vêtu de blanc avec une tête de mort entre les mains (symbolisant son renoncement aux vanités de ce monde), un livre (c’était un érudit, il a dirigé l’école épiscopale de Reims avant de fonder la Grande Chartreuse) et une crosse (il était abbé). Sa mitre et sa crosse reposent souvent sous ses pieds, pour illustrer son mépris pour les honneurs. On le voit aussi couronné de 7 étoiles: en effet, saint Bruno, en quête d’un lieu, était allé avec 6 compagnons trouver l’évêque de Grenoble. Or celui-ci avait été prévenu par Dieu de leur arrivée au cours d’un rêve, par l’image de sept étoiles. Ce fut lui qui les installa à la Grande Chartreuse. Il est à
noter que saint Bruno n’a jamais été officiellement canonisé,
mais l’Eglise a autorisé son culte auprès des Chartreux,
puis de toute la chrétienté.
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Saint Dominique (1170? - 1221),
fondateur de l’ordre des Prêcheurs, est toujours représenté
avec l’habit de son ordre (robe blanche et manteau noir). Trois attributs
lui sont fréquemment associés: un chapelet, un lys et un
petit chien noir et blanc tenant dans sa gueule une torche enflammée.
Le chapelet reprend la tradition que la Sainte Vierge ait chargé
saint Dominique de répandre la récitation et la dévotion
du Rosaire.
Le petit chien vient d’un rêve que fit la maman de saint Dominique avant sa naissance. Le symbole du chien zélé, gardant ses ouailles contre les loups de l’hérésie, avait été attribué aux prédicateurs dès saint Grégoire le Grand au VIIème siècle. Ici il apporte en plus la lumière de la Vérité. Ce symbole trouve aussi peut-être son origine dans le jeu de mots “ domini canes ”, les chiens du Seigneur. Un des plus célèbres illustrateurs de la vie de saint Dominique est Fra Angelico, moine dominicain italien. Saint François d’Assise (1182 - 1226), fondateur de l’ordre des Franciscains, est représenté dans sa bure marron, mais se distingue souvent par les noeuds de sa ceinture (noeud dit de capucin), caractéristique de son ordre. Saint François apparaît également souvent entouré d’animaux, notamment d’oiseaux, car il admirait profondément la Création. Les oiseaux rappellent une anecdote fameuse de sa vie: saint François se sentait le frère de tout être vivant, et il prêcha à des oiseaux, immobiles autour de lui, la reconnaissance envers la bonté et la libéralité de Dieu. Stigmatisé, il est fréquemment représenté en extase. Sa vie, riche en rebondissements, a beaucoup inspiré les artistes. Le plus célèbre peintre en la matière est Giotto, dont les fresques décorent la basilique d’Assise et Santa Croce à Florence. |
Marie-Louise Trichet (en religion Marie-Louise de Jésus) est avec saint Louis-Marie Grignion de Montfort fondatrice de la Congrégation des religieuses, appelées Filles de la Sagesse. Elle est née à Poitiers le 7 mai 1684, quatrième d’une famille bourgeoise de huit enfants. Elle reçoit une solide éducation chrétienne dans sa famille et à l’école. A 17 ans, elle rencontre pour la première fois le Père de Montfort, qui vient d’être nommé aumônier de l’hôpital de Poitiers. Prêtre depuis trois ans, il se dépense au milieu des pauvres de l’hôpital. Il y a installé la célèbre croix qu’il a dessinée. Sa renommée de prédicateur et de confesseur est déjà grande parmi la jeunesse de cette région du Poitou. Marie-Louise offre ses services à l’hôpital: elle consacre une bonne partie de son temps aux pauvres et aux malades. Elle avait souvent manifesté au prêtre son intention d’être religieuse. Un jour, saint Louis-Marie lui demande de “ demeurer ” à l’hôpital. A cet appel, Marie-Louise répond par un oui total. Or il n’y a pas de poste libre comme gouvernante dans cet hôpital. Qu’à cela ne tienne, Marie-Louise se fait admettre tout simplement “ en qualité de pauvre pour servir les pauvres ”. Elle prend l’habit le 2 février 1703, une robe de bure grise.
Elle va avoir 19 ans. “ Tu deviendras folle comme ce prêtre!
”, lui avait dit sa mère. Quelle idée, quand on est jeune,
belle et de bonne famille, de se vêtir ainsi, et de passer son temps
à soigner vagabonds, malades et pestiférés!
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Pendant dix ans, Marie-Louise s’acquitte le mieux possible de son humble
service de soignante. Saint Louis-Marie quitte Poitiers en 1705, elle reste
seule et mène une vie difficile et courageuse: absence de compagnes,
décès de deux de ses soeurs et de son frère, jeune
prêtre emporté par la peste, victime de son dévouement.
Sa première compagne arrive en 1714.
La première communauté des Filles de la Sagesse est fondée en 1715 à La Rochelle avec deux nouvelles recrues. Saint Louis-Marie leur donne leur Règle. Il ne les reverra plus. Marie-Louise prononce ses voeux le 22 août et devient la supérieure de la congrégation. Le 28 avril 1716, saint Louis-Marie mort prématurément à Saint Laurent sur Sèvre, au cours d’une mission, à l’âge de 43 ans. Pendant 43 ans également, seule, Marie-Louise de Jésus forme ses compagnes, conduit et développe les fondations qui se multiplient: petites écoles de charité, visites et soins des infirmes, soupe populaire pour les mendiants, gestion des grands hôpitaux maritimes. Elle s’installe à Saint Laurent sur Sèvre en 1720. Les pauvres de l’hôpital de Niort l’appellent “ la bonne mère Jésus ”. Son programme de vie est simple: “ Il faut bien que j’aime Dieu caché dans mon prochain. ” (saint Louis-Marie). Marie-Louise a admis à la profession 174 soeurs. Quand elle meurt, le 28 avril 1759 (soit 43 ans jour pour jour après saint Louis-Marie), il en reste 118 vivantes réparties en 36 établissements et la maison-mère. Saint Louis-Marie et Marie-Louise reposent côte à côte dans la basilique de Saint Laurent sur Sèvre. Le 16 mai 1993, le pape Jean Paul II déclare bienheureuse Marie-Louise de Jésus. “ Si on ne hasarde quelque chose pour Dieu, on ne fait rien de grand pour Lui. ” (saint Louis-Marie) |