St Louis-Marie                          Le Secret de Marie
 
Bulletin d'information du Chapitre Saint Louis Marie Grignion de Montfort - N° 24 - sept. 1998

Edito Sommaire
Chers amis, chers pèlerins, 

J’espère que vous avez passé de bonnes vacances, revigorantes et enrichissantes, et que vous êtes emplis d’énergie pour cette nouvelle année scolaire. Car les occasions de la dépenser pour Dieu ne manqueront pas: retraites et pèlerinages vont fleurir (Marche pour la Vie, Rome et autres), et surtout il va falloir lutter pour rétablir la vérité, réveiller les consciences de ceux qui nous entourent, au sujet des projets honteux de PACS et autres contrats. Un «débat» sur l’euthanasie va peut-être également avoir lieu. La désinformation va battre son plein, l’idéologie tenter de prendre le dessus. Il nous appartient de combattre ces dérives, d’expliquer pourquoi nous ne sommes pas d’accord, d’apporter des arguments clairs et sensés. Combien de gens autour de nous, déboussolés, abrutis par les mensonges habiles, ont besoin d’y voir clair! Alors ne soyons pas timides, formons-nous, et parlons. Notre Seigneur nous a mis en garde contre le vrai danger: il ne faut pas craindre ceux qui tuent le corps mais ceux qui endommagent l’âme. Que l’Esprit Saint nous aide dans le combat! 
 

                                                Isabelle 
                      Ad Jesum per Mariam
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Saint Louis-Marie   
Ils ont dit
Topo             Dons et Charismes
Nous avons beaucoup parlé, lors du pèlerinage, des sept dons du Saint Esprit que sont la sagesse, l’intelligence, la science, le conseil, la force, la piété et la crainte. Ceci nous amène à aborder la notion de charisme, car il y a souvent des confusions entre les notions de don et de charisme. 

Un charisme est également un don du Saint Esprit. C’est une grâce spéciale accordée par Dieu « en vue de l’utilité publique », nous dit saint Paul. Ce qu’il est important de retenir est cette notion d’utilité publique. Autant les dons du Saint Esprit sont accordés à chacun en vue de son propre salut, autant les charismes sont accordés à un individu pour le salut de toute l’Eglise, pour amener les âmes à Dieu. 

 Nous en avons un exemple très concret au moment de la Pentecôte: sous la forme de langues de feu, l’Esprit fut en quelque sorte matérialisé, visible de tous. Ses effets furent immédiats, et, comme notre Très Sainte Mère lors de ses visites sur terre s’exprime dans la langue des jeunes voyants, les apôtres se mirent à parler les langues et dialectes des hommes qu’ils allaient devoir évangéliser. Ces langues-là n’avaient rien à voir du charabia informe que nous entendons parfois aujourd'hui accompagné de gestes inconsidérés. Elles signifiaient quelque chose de sensé puisque les différents étrangers qui se trouvaient en présence des Apôtres au moment de l’événement s’étonnèrent d’entendre des Galiléens parler aussi parfaitement leur propre langue ! L’Esprit Saint est l’Esprit de la Compréhension et de l’Harmonie. Dès lors comment pourrait-Il pousser l’homme à proférer des paroles insensées ? L’Esprit Saint du Seigneur se fait comprendre des hommes de toutes les langues pour le bien de l’Eglise catholique, c’est-à-dire universelle. 
Retenons aussi que les charismes sont un don gratuit de Dieu: la personne favorisée ne les a pas mérités, elle n’en a pas le monopole, elle peut les perdre à n’importe quel moment, elle doit n’en tirer aucune gloire ni récompense pour elle-même. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mat, X, 8). Et méfions-nous de la recherche du merveilleux ou du sensationnalisme. Nous devons être sur nos gardes contre les envoyés de Satan qui utilisent l’attrait qu’exerce sur l’homme le merveilleux pour fausser son entendement. Si l’esprit, en effet, n’agit pas dans l’humilité et dans la charité, ce n’est pas de l’Esprit Saint qu’il s’agit. Si des hommes utilisent l’esprit selon leur propre gré pour guérir, pour prédire l’avenir, ou pour dialoguer avec le Monde Spirituel en dehors de la prière et du désintéressement le plus total, s’ils utilisent l’esprit pour en retirer de la gloire et de l’argent, éloignons-nous d’eux car ils ne sont plus des envoyés de Dieu mais des disciples de l’Illusion ! C’est dans l’amour que sont vécus les dons du Saint-Esprit, et c’est dans l’humilité que Dieu les dépose. Mais paradoxalement, Dieu donne à ceux qui œuvrent dans l’Esprit Saint une force invincible et une confiance inébranlable. Ce ne sont pas les hommes qui ont pouvoir d’utiliser l’Esprit mais au contraire l’Esprit qui décide de s’exprimer à travers eux : Il est la Paix du Christ, la Voix du Christ, l’Amour du Christ. Il apaise, Il guérit, Il guide et Il transforme. Remercions le Seigneur pour les dons spirituels authentiques qu’Il accorde à certains, et, après avoir vu combien ils sont puissants, recherchons une affinité plus grande encore avec notre Père du Ciel. Que le critère d’utilité soit notre point de référence et que la simplicité l’accompagne, car les dons les plus spectaculaires ne sont pas toujours les plus grands ! 

Ayons donc une attitude prudente face aux charismes: ils existent, Dieu les a voulus, mais ne les recherchons pas. 

Appliquons-nous à vivre dans l’esprit des grands saints : Jean de la Croix nous incite à la prudence et au discernement, Mère Thérèse d’Avila et François de Sales à la fidélité à l’Eglise, Grignon de Montfort à la réforme intérieure, Vincent de Paul au dépouillement, Jean-Marie Vianney, Bernadette Soubirous, Thérèse de Lisieux, à l’humilité. Saint Paul nous redit la vanité des charismes s’ils ne sont accompagnés de charité. Jésus Lui-même nous rappelle que le plus grand des privilèges a été donné à Ses prêtres puisque par la Consécration du Pain et du Vin ils Le rendent présent véritablement. 
 

Ainsi, ce n’est pas seulement au sein d’un groupe où nous possédons tous les mêmes idées, la même foi, les mêmes attirances spirituelles que nous qui vivons dans le monde devons nous rendre utiles ! Si les Apôtres s’étaient toujours réunis entre eux pour parler de Jésus après Son Ascension, ne partageant les dons merveilleux qu’Il leur avait laissés qu’avec un petit nombre, l’Eglise ne serait point devenue l’Eglise. 

Le terme charisme, d’origine grecque, désigne tout don provenant de l’amour bienveillant de Dieu (charis). Dans un sens large, un charisme représente toute grâce spirituelle et toute aptitude particulière données à chaque chrétien pour remplir son rôle au sein de l’Eglise : « chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d’une manière, celui-là de l’autre » (I Cor, VII, 7). Théologiquement, et c’est ce sens plus restreint qui nous intéresse ici, un charisme est une grâce extraordinaire donnée à un chrétien pour le bien et le salut des autres. Ce sont ces grâces que saint Paul cite dans le chapitre XII de la première lettre aux Corinthiens. 

Ces charismes, dons tout spéciaux, ont été annoncés par le prophète Joël : « je répandrai mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront… » (III, 1). Ils sont promis aux disciples du Christ : « et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles… » (Marc, XVI, 17-18). Cette promesse divine fut tenue à la Pentecôte, et plus tard quand l’Eglise se développe : ainsi en Samarie (Act, VIII, 18) ou à Césarée (Act, X, 46). 

Ces charismes peuvent être divisés en deux catégories : 

* utiles au développement externe de l’Eglise, car ils montrent le pouvoir de Dieu. Ils visent à conforter la foi des croyants et à dissiper l’incrédulité des autres: 
- opération de miracles : saint Pierre ressuscite Tabhita (Act, IX, 40), saint Paul ne reçoit aucun mal d’une vipère accrochée à sa main (Act, XXVIII, 3-5) ; 
- don de guérison : distingué des autres miracles en raison de sa fréquence et de son aspect frappant. Les Actes des Apôtres sont remplis d’exemples de guérisons obtenues au nom du Christ ; 
- don des langues et de leur interprétation : saint Paul en parle longuement (cf I Cor, XIV). C’est pour l’Apôtre une prière : « celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu » (v. 2). Cet aspect merveilleux impressionne les incrédules : « les langues servent de signe non pour les croyants, mais pour les infidèles » (v. 22). Mais c’est parfois inintelligible : « personne ne comprend » (v. 2) ; d’où le charisme de l’interprétation des langues, sinon « vous parlerez en l’air » (v.9). « Celui qui parle en langue doit prier pour pouvoir interpréter » (v. 13). « L’édification de l’assemblée » prime. 
* utiles à l’épanouissement intérieur de l’Eglise : 
- le don de prophétie : il s’est souvent manifesté dans les Actes des Apôtres. « Vous pouvez tous prophétiser à tour de rôle, pour que tous soient instruits et tous exhortés » (I Cor, XIV, 31). 
- le don de discernement des esprits : associé au don de prophétie, ce charisme permet de juger si certaines manifestations sont bonnes ou mauvaises. De nombreux saints en ont été gratifiés, et bien des confesseurs ou des directeurs spirituels le possèdent ; 
- le don d’enseignement, pour l’instruction de l’Eglise : « ce que tu as appris de moi sur l’attestation de nombreux témoins, confie-le à des hommes sûrs, capables à leur tour d’en instruire d’autres » (2 Tim, II, 2). On appelle aussi ce charisme « discours de science et de foi »; 
- le don de gouvernement : c’est un don accordé à tous ceux qui exercent une autorité dans l’Eglise, à tous les niveaux, afin qu’ils remplissent fidèlement leur office.

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Histoire Sainte                Joseph
Nous avons, lors d'un précédent numéro, retracé la vie du Patriarche Jacob. 

Nous tenterons aujourd'hui de retracer ce qui fut celle de son fils Joseph, avant d'aborder lors de notre prochain bulletin, les différentes figures du Messie émanant de ces deux grands personnages vetero-testamentaires. De ses différentes épouses (non, il ne s'agit pas là du PACS), Jacob eut douze fils, qui furent appelés les douze patriarches et qui devinrent les chefs des douze tribus d'Israël. L'un d'entre eux, Joseph, était l'enfant chéri de son père. Cette situation engendra la jalousie de ses frères, jalousie qui s'accrut lorsque Joseph fit part à ses frères d'un songe qu'il avait eu et qui présageait de sa grandeur à venir: "nous étions dans un champ, occupés à lier des gerbes. La mienne était debout, tandis que les vôtres étaient autour d'elle et l'adoraient". 

Un jour que tous les frères de Joseph étaient allés faire paître leur troupeaux, Jacob, qui conservait à la maison son fils bien aimé, l'envoya prendre de leurs nouvelles. L'apercevant de loin, ils se proposèrent de s'en défaire. Les uns voulaient le tuer, Ruben proposa de le jeter dans une citerne. Des marchants Ismaélites passant, Juda proposa de le leur vendre, ce qui fut fait, pour trente pièces d'argent pour être conduit en Egypte. Ceux-ci firent ensuite croire à Jacob que Joseph avait été mangé par une bête féroce... 

Les Ismaélites, ayant conduit Joseph en Egypte, le vendirent à un ministre de Pharaon qui, l'ayant apprécié, lui confia l'intendance de sa maison. La femme de ce dernier tenta de mettre à mal sa vertu. Joseph s'enfuit abandonnant son manteau entre les mains de celle-ci, qui s'en servit pour l'accuser faussement. Le ministre fort courroucé le fit jeter en prison. Dieu, qui veillait sur le jeune captif, lui communiqua le don d'interpréter les songes, disposition dont il se servit pour annoncer à un échanson du roi, prisonnier comme lui, sa libération prochaine. Rendu à la liberté, celui ci se souvint de son compagnon. Pharaon, qui était tourmenté par la signification d'un songe qu'il avait eu, fit amener Joseph qui, interprétant la vision, lui prédit sept années de prospérité pour l'Egypte qui seraient suivies de sept années de stérilité. 
 

Il encouragea le roi à choisir un ministre sage qui serait à même d'approvisionner les greniers de l'Egypte pendant la première période afin de mieux supporter la seconde. Pharaon jugea que personne mieux que Joseph ne remplirait cette mission. Il l'établit son premier ministre et lui fit épouser la fille d'un grand prêtre d'Héliopolis. 

La famine prédite par Joseph se fit ressentir, non seulement en Egypte, mais également sur le pays de Chanaan où Jacob habitait avec ses autres fils. Apprenant l'abondance dans laquelle se trouvait l'Egypte, le Patriarche y envoya ses dix premiers-nés pour y acheter du blé. Ceux-ci rencontrèrent Joseph sans toutefois le reconnaître. Celui-ci, sans rancune, leur donna le blé en cachant à leur insu l'argent qu'il avait perçu de leur part, au fond des sacs. Après s'être identifié, il apprit dans une grande joie le fait que Jacob était encore vivant et lui demanda de venir rejoindre ses frères en Egypte. 

Jacob vécut encore dix-sept ans. Lorsqu'il sentit la mort approcher, il bénit chacun de ses enfants en leur annonçant leur destinée future. Arrivé à Juda, qui n'était que quatrième par ordre de naissance, Jacob prononça ces paroles fameuses: "Juda, tes frères te loueront, les fils de ton père se prosterneront devant toi ... le sceptre ne sortira pas de Juda, et on verra toujours des chefs de sa race jusqu'à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et qui sera l'attente des nations". De la tribu de Juda naîtra Jessé qui donnera vie au roi David, qui engendrera le roi Salomon et ainsi jusqu'à saint Joseph, mari de la sainte Vierge de qui est né Notre Seigneur. 

La vie de Joseph est narrée dans le Livre de la Genèse du chapitre XXXVII à la fin. 

La généalogie de Notre Seigneur est décrite au commencement de l'Evangile de saint Matthieu, ce qui explique pourquoi, dans le Tétramorphe, le symbole de l'Homme lui fut attribué (mais ceci est une autre histoire ...)

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Vie du Chapitre
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Actualités de l'Eglise
XXXème ANNIVERSAIRE DE L'ENCYCLIQUE HUMANAE VITAE 
Il y a aujourd'hui 30 ans que Paul VI promulguait l'Encyclique Humanae Vitae, consacrée à « la propagation de la vie humaine selon l'ordre naturel et chrétien ». A ce propos, l'édition italienne de l'Osservatore Romano a publié le 25 juin un article du Cardinal Alfonso Lopez Trujillo, Président du Conseil pontifical pour la Famille, et un autre signé du P. Gino Concetti, théologien et moraliste de ce journal. 

REPONSE D'UN DICASTERE A PROPOS DU CONFESSIONNAL 
Avec l'approbation du Saint Père, le Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs a répondu par l'affirmative, dans une récente note, à la question posée dans plusieurs Conférences épiscopales, à propos de l'utilisation du confessionnal: « dans le cadre des dispositions du canon 964,2 du CIC, pour une cause juste étant exclus les cas de nécessité, et y compris dans l'éventualité où le pénitent demanderait le contraire, le Ministre du Sacrement peut décider légitimement d'entendre la confession sacramentale dans un confessionnal doté d'une grille fixe ». Le canon 964,2 récite à ce propos: « en ce qui concerne le confessionnal, la Conférence épiscopale établira des règles, en prévoyant toutefois qu'il y ait toujours dans un endroit bien visible des confessionnaux munis d'une grille fixe séparant le pénitent du confesseur, et dont les fidèles qui le désirent puissent librement user ». 
 

Voyage de Jean-Paul II en Croatie du 2 au 4 octobre 1998 
Le programme du voyage de Jean Paul II en Croatie, du 2 au 4 octobre, 83ème visite apostolique hors d'Italie, a été rendu public le 22 juin. Le Pape quittera l'aéroport romain Leonardo da Vinci à 16h, à destination de Zagreb. Après la cérémonie d'accueil à 19h, le Pape saluera les fidèles rassemblés Place de la Cathédrale. Suivra une visite privée de la cathédrale, au cours de laquelle le Pape ira prier sur la tombe du Serviteur de Dieu, le Cardinal Alojzije Stepinac. Samedi 3 octobre, le Saint-Père présidera la Messe à 9h45 sur l'esplanade du sanctuaire de Marija Bistrica et procédera à la béatification du Cardinal Stepinac. Dans l'après-midi il fera une visite privée au Président de la République, puis gagnera la Nonciature apostolique pour une rencontre avec les représentants du monde de la culture. Jean Paul II passera le dimanche 4 à Split, où il célébrera la Messe à 10h45. Après la récitation de l'Angélus il visitera la cathédrale en forme privée. Ensuite il rencontrera séparément les membres de la Conférence épiscopale et les catéchistes et représentants des mouvements ecclésiaux. Cette dernière réunion se déroulera au sanctuaire marial Notre-Dame-en-l’Ile. Après la cérémonie de congé, à 19h30 l'avion papal quittera Zagreb pour gagner l'aéroport romain de Ciampino.
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Art et Religion
Saint Simon l’apôtre: pour le distinguer de Simon-Pierre, Simon est appelé le Cananéen, et surtout le Zélote. Ces deux surnoms ont en fait la même signification, provenant de l’hébreu kana, et mettent en valeur son grand zèle envers la loi juive. Sa vie est mal connue: la tradition veut qu’il ait prêché en Mésopotamie, en Egypte, et qu’il ait été martyrisé avec saint Jude en Perse. Ses reliques sont vénérées à l’Autel de la Crucifixion au Vatican. Son attribut est la scie, instrument de son supplice: son corps aurait été découpé en morceaux. 

Judas Iscariote: son prénom Judas est la version grecque de l’hébreu Judah, et son surnom, qui servait à le distinguer de son homonyme (saint Jude-Thadée), signifie homme de Carioth, ville de Judée. Judas était donc le seul apôtre à ne pas être galiléen. Selon saint Jean, Judas était responsable des finances de la petite communauté: il « tenait la bourse ». Chaque évangéliste associe presque continuellement Judas à sa traîtrise. On peut remarquer que Judas a trahi le Christ de sa propre initiative, il n’a pas été sollicité ou tenté par les prêtres ou autres personnes. 
 
 

Saint Mathias: son nom est dérivé d’un mot hébreu signifiant « don deYahvé ». Il faisait partie des nombreux disciples qui suivaient Notre Seigneur depuis Son baptême. Après l’Ascension, il fut choisi pour remplacer Judas, et fut alors associé aux 11 apôtres originels (notez l’importance du chiffre 12...). Sa vie n’est pas très claire, en raison d’une confusion avec un autre saint Mathias qui fut évêque de Jérusalem autour de 120: soit il aurait prêché en Judée et en Ethiopie, pour y être crucifié, soit il fut lapidé, puis décapité, à Jérusalem par les Juifs. Ses reliques (ou celles de l’autre saint Mathias) furent portées à Rome par sainte Hélène, mais une portion serait à Trèves. Son attribut dans l’iconographie est la hâche. 

Saint Paul, l’apôtre des Gentils (ie des non-juifs): il est né à Tarse, en Cilicie, d’un père juif citoyen romain. Appartenant à la tribu de Benjamin, il portait le prénom hébreu de Saul (en mémoire du premier roi des Juifs). Comme citoyen romain, il adoptait aussi le nom latin de Paul (il était très commun chez les Juifs de l’époque d’avoir 2 noms, l’un hébreu et l’autre grec ou latin). Persécuteur de l’Eglise naissante, il fut converti miraculeusement sur la route de Damas (relisez l’épisode dans    ). Infatigable prêcheur, esprit pénétrant, il servit Notre Seigneur 35 ans d’une vie tumultueuse avant d’être martyrisé à Rome en l’an 67, certainement en même temps que saint Pierre. Il dût à sa citoyenneté romaine le privilège d’être décapité. Il est ainsi représenté avec une épée, et parfois avec un livre pour signifier ses abondantes épîtres. Ses reliques sont vénérées à Rome, en l’église saint Paul hors les murs. 

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Saint Louis-Marie
Sa préparation à la Prêtrise 

C’est à la fin de l’année 1693 que saint Louis-Marie se rend à Paris pour y poursuivre des études au séminaire. Déjà son départ de Rennes nous montre toute la personnalité de cet homme à poursuivre son destin. Il va refuser le cheval offert par ses parents pour entreprendre ce long périple. Son père lui donne dix écus et l’habille correctement. En cours de route, Louis-Marie s’empresse de donner les écus, et d’échanger ses habits neufs pour ceux d’un mendiant. Déjà notre saint se voue à une vie austère, pauvre, tournée vers les plus démunis. A son arrivée à Paris, il ne rentrera pas directement au grand séminaire. Il va faire un séjour au « petit saint Sulpice », sorte de collège relié au séminaire principal et destiné aux étudiants pauvres. Logé dans diverses pensions, saint Louis-Marie ne cherche pas le confort. A l’austérité de sa vie s’ajoute une vie de contemplation. Un exemple parmi d’autres: avant de rentrer en cours à la Sorbonne, il se met à genoux et prie. Au bout de deux ans de cette vie laborieuse, il tombe gravement malade. Miraculeusement guéri, il rentre au grand séminaire de saint Sulpice en juillet 1695 (une bonne âme généreuse lui apportera une aide financière). 

Le séminaire de saint Sulpice avait été fondé par Jean Olier, chef de file de « l’Ecole Française de spiritualité » au temps de la Contre-Réforme catholique au début du XVIIème siècle. Au début de cette réforme, le séminaire est une maison de retraite pour ordinands et prêtres qui viennent pour quelques jours. Par la suite le séminaire deviendra une véritable maison de formation complète pour les prêtres et futurs prêtres. On y enseigne la philosophie et la théologie. Il ne faut par perdre de vue que la chrétienté doit se reconstruire après les guerres de religions. Saint Vincent de Paul nous révèle dans sa correspondance qu’il était horrifié de l’état de décadence dans certaines paroisses, dans certains diocèses; qu’il y avait des liturgies plus ou moins fantaisistes et que la formation des prêtres laissait à désirer. Le séminaire que fréquente notre saint patron se présente déjà sous sa forme évoluée qu’il gardera jusqu’à nos jours.

La formation des prêtres à saint Sulpice répond à cette exigence de vie religieuse qu’avaient inspiré les artisans de la Contre-Réforme. Cette école mettait l’accent sur le mystère de l’Incarnation et sur la place de Marie dans le dessein divin du salut. L’influence de la doctrine bérulienne est immense (voir les précédent articles) et amorce une réforme en profondeur. Dom Oury nous dit à propos du cardinal de Bérulle: « Bérulle place la personne du Verbe Incarné au centre de sa spiritualité qui est Christo-centrique, il enseigne comment s’incorporer au Christ par l’adhérence et la conformité à Ses états dans le renoncement et la conscience de son propre néant. » La doctrine du sacerdoce se popularise. Elle apporte un renouveau dans le rôle du prêtre et entraîne toute une série de création d’ordres et de séminaires. Les héritiers de cette école seront les Lazaristes (saint Vincent de Paul), les Eudistes et les Sulpiciens (Jean-Jacques Olier). C’est dans ce contexte que Louis-Marie Grignion de Montfort puisera l’essentiel de sa spiritualité. 

Par cette reconquête catholique, la Chrétienté nous donnera de nouveaux grands saints. Saint Louis-Marie en fait partie et donnera à l’Ouest de la France un exemple de foi, de vertu, de courage, et de témérité. Le souvenir de cet homme et son apostolat sont gravés à tout jamais dans le sol de cette région; le peuple vendéen s’en souviendra un siècle plus tard. 
 
  
 

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