St Louis-Marie                          Le Secret de Marie
 
Bulletin d'information du Chapitre Saint Louis Marie Grignion de Montfort - N° 21 - avril 1998


Edito Sommaire
                     Chers amis, chers pélerins, 

Nous sommes en pleine Semaine Sainte, la semaine la plus forte, spirituellement parlant, de notre année liturgique. Nous y sommes-nous bien préparés? Avons-nous vécu un Carême recueilli, intérieur, et tout tourné vers Dieu? 

La retraite de Carême à Fontgombault a due être annulée au dernier moment pour manque d’effectifs. Est-il possible que seules 5 ou 6 personnes aient voulu consacrer 2 petits jours à Notre Seigneur? La vie quotidienne est certes très chargée, et les contraintes nombreuses,  mais si nous ne faisons pas d’effort, qui en fera? 

Le monde n’a pas besoin de tièdes, Dieu non plus. Soyons forts, soyons joyeux, soyons enthousiastes, car nous sommes habités d’une immense espérance. Mort sur la croix après les atroces souffrances que nous méditons en ce moment, le Christ rédempteur est ressuscité, Il nous a ouvert la porte du Ciel. Comment ne serions-nous pas prêts à nous battre pour Lui? Comment pouvons-nous continuer à mener la même vie? 

Que la joie de Pâques nous envahisse! 

                           Isabelle 
              Ad Jesum per Mariam

Topo : l'euthanasie (1) 
Symbolique romane  
Actualités de l'Eglise   
Art et Religion   
Saint Louis-Marie   
Notes de lecture
Topo          L'Euthanasie (1)
Le médecin viole la loi en appliquant l’euthanasie. 

Pratiquer l’euthanasie revient toujours à la mise à mort d’un être humain. Cet homicide est condamné par le code pénal (articles 295 et 296) et par le code de déontologie. Le médecin a en effet prononcé dans le serment d’Hippocrate: «je ne donnerai pas, quiconque m’en prierait, une drogue homicide, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion...». 

Le médecin dispose vis à vis des malades d’un pouvoir considérable: il est responsable de leur vie et de leur mort et n’a pas le droit d’usurper la confiance qui lui est donnée. Le devoir du médecin est donc d’exercer des vertus qui le fortifieront devant les épreuves et les tentations quotidiennes. Comme le disait Rabelais, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». 

Mais où puiser les fondements d’une vraie morale? Il faut se souvenir des préceptes du christianisme. 

Euthanasie et droits de Dieu 
Relisez la Genèse: Dieu créa l’homme à son image; la vie de l’homme a Dieu pour source et l’âme est purement création divine. La vie de l’homme a également Dieu pour but: nos actions ne doivent exister que dans la perspective d’adorer et de remercier Dieu pour tous les dons qu’Il nous a offerts, et notamment le don de la vie. Comme le disait saint Paul, «c’est en Dieu que nous avons le mouvement, l’être et la vie» et « pour moi, vivre, c’est le Christ ». Nous n’avons donc qu’une autorité occasionnelle sur la vie humaine (la nôtre et celle des autres) et l’autorité absolue n’appartient qu’à Dieu seul. 

La mort ne nous appartient pas plus. Celui qui interrompt sa vie avant le terme fixé par Dieu agit comme un voleur: il vole Dieu de toutes les prières et bonnes actions qu’il devrait Lui offrir en reconnaissance de Son Amour pour lui. 

De plus, chaque homme est un enfant de Dieu, créé à Son image et à Sa ressemblance. Donc en se tuant lui-même (suicide) ou en demandant une aide (euthanasie), l’homme porte sur Dieu une main criminelle en détruisant Son image de la face du monde. 

Enfin, chaque être humain est une partie du corps de Jésus; l’euthanasie revient alors à amputer le corps de Notre Seigneur Jésus Christ: «ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites». 

L’acte d’euthanasie montre l’orgueil de l’homme qui manque de confiance en Dieu ou qui Le nie totalement.

Dieu, la souffrance et la dignité humaine 
Notre souffrance provient de deux catégories de maux: 

mal de nature  
La nature n’est pas parfaite et nous rappelle que sans Dieu rien n’existerait. Nous devons rester humbles et soumis, et accepter les épreuves naturelles comme une occasion de remercier Dieu en toute chose. 

mal moral ou péché 
C’est la révolte de l’homme devant son créateur. Le Code Pénal nous oblige à réparer les fautes que nous commettons. De même, par le péché originel, l’homme s’est détourné de Dieu et doit se faire pardonner en acceptant les épreuves et la souffrance sans révolte orgueilleuse. Par le sacrifice du Christ sur la Croix, ces maux sont pour l’homme sanctificateurs et rédempteurs. Car la souffrance de l’homme était impuissante à obtenir le pardon d’un seul péché mortel. Le Christ a uni Ses terribles souffrance aux nôtres afin qu’elles deviennent efficaces pour notre propre Rédemption. 

Enfin, souvenons-nous que la souffrance permet de nous détacher de ce monde pour mieux nous unir à Dieu: «bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ». 

En conclusion... 
Comme le pense Soljenitsyne, les pires horreurs ne peuvent s’installer dans la conscience et dans la pratique qu’à proportion de la passivité de ceux qui ont la responsabilité du droit. 

Que faire ? 

Il faut concevoir une politique de vie: 
 

  •  dans le monde médical qui doit accepter la souffrance du malade et l’idée de la mort sans y opposer de faux arguments. Cette équipe doit avoir la volonté d’alléger au maximum les souffrances, physiques et surtout morales, du malade, dans un climat de respect de la dignité humaine.
  • dans la société qui ne doit pas repousser l’être humain s’il ne répond pas aux critères de « normalité biologique».
Pour bâtir un édifice social harmonieux, il faut rétablir le règne de la charité fraternelle dans notre pauvre société matérialiste et utilitaire. «Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés », nous dit Notre Seigneur. 

Et saint Francois de Sales ajoute: «le salut est connu par la Foi, préparé par l’Espérance mais n’est acquis que par la Charité ». 
 

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Symbolique Romane Le temple
"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu?" (I Cor., 3, 16). "Ignorez-vous que votre corps est le temple du St Esprit qui est en vous?" (I Cor., 6, 19). Comme nous l'avons vu dans notre numéro de janvier, le corps de l'homme représente en proportions exactes l'image de la nature. Comment donc édifier la maison de Dieu? L'homme étant le temple de Dieu, le temple sera élevé à l'image de l'homme. Selon Ste Hildegarde de Bingen, l'homme possède, bras étendus, 5 mesures égales dans le sens de la largeur, et 5 mesures égales dans le sens de la longueur. Les dimensions précisées dans le sens de la longueur et de la largeur sont présentées par des carrés. Les églises cisterciennes présentent également des plans à base de carrés. En France, elles présentent des chevets plats, flanqués de quatre, six, ou huit chapelles carrées. Les déambulatoires sont rectangulaires. 

L'église se calquant sur les proportions de l'homme représente également Notre Seigneur sur la Croix. Ceux d'entre nous qui ont la chance de connaître l'abbaye Notre Dame de Fontgombault, remarqueront le décalage du choeur de l'église par rapport à l'axe de la nef. Ce que de doctes architectes du XIXème siècle ont raillé comme étant le fruit de l'ignorance des bâtisseurs du Moyen-Age symbolise en fait l'attitude du corps affaissé sur le bois du supplice, le chef et le cou de l'homme tombés sur l'épaule, après qu'il a rendu l'âme. Les portes du transept et de la nef peuvent représenter les blessures aux pieds et aux mains de notre Seigneur. Les chapelles rayonnantes de l'abside, la couronne d'épines. 

 
 

L'église dans son architecture nous livre également les symboles suivants: le narthex qui débute parfois la nef est la séparation entre le monde et la maison de Dieu. La longueur de la nef symbolise la longue marche devant être accomplie par l'homme pour accéder au Ciel, symbolisé par le choeur. Dans la symbolique romane, la forme carrée représente le terrestre, la forme circulaire, le céleste, l'éternité. Le terrestre est circonscrit au céleste, ainsi que le carré dans le cercle. C'est la raison pour laquelle on trouve souvent, notamment dans les églises romanes auvergnates, une voûte circulaire reposant sur la croisée carrée du transept et de la nef. Le choeur est aujourd'hui séparé de la nef par la barre de communion. 

Il l'était autrefois par ce que l'on appelait le jubé, ainsi que par une Croix suspendue. Cette séparation permettait aux fidèles de garder à l'esprit la grandeur du Saint Sacrifice de la Messe, opéré par le prêtre dans un lieu sacré de l'église, coupé du monde profane, image du Saint des Saints du temple de Jérusalem. On pourra voir en l'église St Etienne du Mont, à Paris, un jubé ayant survécu aux destructions massives décrétées par le clergé au XVIIème siècle. La Croix suspendue indique le prix à payer pour passer de l'un à l'autre monde. Le nom de jubé vient du "jube domne benedicere .." dit par le prêtre au travers de cette séparation, juste avant la lecture de l'Evangile. On retrouve cette symbolique dans l'iconostase des églises orthodoxes. Certains bâtisseurs du Moyen Age ont surélevé le choeur par rapport à la nef, afin d’accentuer son caractère céleste. 

Une symbolique aussi parlante, alliée à la belle liturgie grégorienne ne pouvait qu'inciter les fidèles à participer activement aux saints mystères de la Messe et à se languir des douceurs du ciel réservé aux justes ... "Domine, dilexi decorem domus tuae et locum habitationis gloriae tuae ...( )" (Psaume XXV) 
 
 

(1) Seigneur, j'ai aimé le séjour de votre maison et le lieu où réside votre gloire. Psaume du Lavabo de l'offertoire de la messe traditionnelle. 

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Actualités de l'Eglise
Nouveaux Cardinaux 

Le 21 février, place St Pierre, Jean-Paul II a créé 20 nouveaux Cardinaux, provenant de 13 pays, au cours d’une cérémonie tenue en plein air à cause d’une grande affluence. Il s’agissait du 7éme Concistoire cardinalice public de son pontificat. 
 « La mission à laquelle Dieu vous appelle aujourd’hui réclame un discernement attentif et constant. C’est pourquoi je vous exhorte à être toujours plus des hommes de Dieu, d’écouter de manière toujours plus pénétrante Sa Parole, d’être capable d’en refléter la lumière dans le peuple chrétien et parmi les hommes de bonne volonté ». 
Enfin, Jean-Paul II a évoqué la fête du lendemain, celle de la Chaire de St Pierre, au cours de laquelle il remettait l’anneau aux nouveaux Cardinaux. « Je voudrais maintenant invoquer l’intercession céleste du Prince des Apôtres, lui qui ressentait toute sa propre indignité devant la Gloire de Son Seigneur. Qu’il obtienne pour chacun de vous l’humilité de cœur, indispensable pour accueillir chaque jour comme un don la haute charge qui lui est confiée…Lui qui, dans cette ville de Rome, scella par le sang son témoignage envers le Christ, puisse-t-il vous permettre de donner votre vie pour l’Evangile et de féconder ainsi la moisson du Royaume de Dieu ». 
 

Le devoir de dénoncer l’eugénisme sélectif 

Le Pape a reçu le 24 février à midi dans la salle Clémentine les membres de l’Académie pontificale pour la Vie qui, durant leur IVème Assemblée plénière, ont traité du « Génome humain – Personnalité humaine et société à venir ». Le Saint-Père a souligné qu’il existe de nos jours une tendance à chercher « non tant pour admirer ou contempler, mais surtout pour accroître le pouvoir sur les choses…Dans le cas de la connaissance du génome humain, cette logique pourrait » conduire à « soumettre, sélectionner et manipuler le corps et, en définitive, la personne et les générations à venir ». 
Le génome humain « marque et conditionne la continuité de l’espèce humaine, le lien héréditaire, ainsi que les caractères biologiques et somatiques de l’individualité. Son influence sur la structure de l’être corporel est déterminant depuis la conception jusqu’à la mort naturelle…Il a son fondement dans l’âme spirituelle. Il est donc illicite d’intervenir sur le génome autrement que pour le bien de la personne…Il est également illicite de discriminer des sujets humains sur la base d’éventuels défauts génétiques perçus avant comme après la naissance ». Le Saint-Père rappelle que « c’est un devoir que de dénoncer la suggestion et la diffusion d’un nouvel eugénisme sélectif qui entraîne la suppression d’embryons et de fœtus revêtus de certaines infirmités… ». 
 

Bénédiction de la première pierre de l’église du jubilé 

Le dimanche 1er mars, le Cardinal Camillo Ruini, vicaire général pour le diocèse de Rome, a bénit la première pierre de l’église du Jubilé. Elle sera dédiée à Dieu-le-Père Miséricordieux. La construction de cette nouvelle paroisse fait partie du projet du Vicariat de Rome, « 50 églises pour Rome 2000 ». 
 

Accueillir l’invitation de l’Eglise à la conversion 

Le mercredi des Cendres, en la basilique sainte Sabine, le Saint-Père a présidé la liturgie de la Parole au cours de la messe célébrée par le Cardinal Josef Tomko, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. « En ce début de Carême, a dit le Pape à l’homélie, prions afin que durant le temps favorable de ces 40 jours nous puissions accueillir l’invitation de l’Eglise à la conversion… Prions pour que les cœurs s’apprêtent au dialogue avec Dieu ». 
   Jean-Paul II a rappelé que « Jésus, le serviteur souffrant, se charge de la croix, qui représente le poids de tous les péchés de l’humanité, s’est rendu au Calvaire pour accomplir dans la mort l’œuvre de la Rédemption. Jésus crucifié est l’image de la miséricorde infinie de Dieu pour tout homme ». Il a ajouté que « pour susciter en nous l’horreur du péché, l’Eglise nous invite à pratiquer souvent la via Crucis durant le Carême ».

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Art et Religion
Voyons les premiers apôtres, tels qu’ils apparaissent dans la plupart des listes: Pierre et André, Jacques et Jean sont en effet toujours les premiers nommés dans les quatre évangiles. Comme nous avons vu saint Jean l’évangéliste dans notre précédent article, nous le remplacerons par Philippe, cinquième dans les listes de saint Marc, saint Matthieu et saint Luc. 

Saint Pierre, disciple de saint Jean-Baptiste, pêcheur, s’appelait Simon. « Pierre » est utilisé dans les Evangiles, alors que saint Paul l’appelle toujours Cephas (version grecque). Il est crucifié à Rome la tête en bas, sous le règne de Néron, entre 64 et 68. Ses représentations sont nombreuses et variées. On possède quelques portraits de lui dans les Catacombes: il avait une tête ronde, une forte machoire, des cheveux frisés, une barbe. Quand le Christ est représenté avec ses disciples, saint Pierre figure toujours à sa droite. Ses attributs sont très tôt un rouleau, symbolisant la loi que Notre Seigneur a remise dans les mains du prince des apôtres. Sur le rouleau sont souvent inscrits «Lex Domini» ou «Dominus Legem Dat». Du IVème au VIème siècle, saint Pierre tient un bâton ou un sceptre, en reconnaissance de sa primauté. Mais ce sont les clés (2 ou 3, le plus fréquemment 2) qui sont l’attribut le plus répandu de l’apôtre. Son corps repose bien sûr dans la basilique saint Pierre à Rome. 

Saint André, frère de Simon-Pierre, disciple de saint Jean-Baptiste, fut le tout premier à reconnaître le Messie dans ce Jésus qui l’appelait au bord de la mer de Galilée. Ce fut lui qui présenta son frère Simon au Christ. Le 30 novembre 60, sous le règne de Néron, il fut crucifié en Achaie (Grèce) sur l’ordre du gouverneur romain local. Il a été lié à la croix, et non pas cloué comme Notre Seigneur. Depuis le XIVème siècle, on le représente toujours avec la croix en sautoir, dite croix de saint André. Dans les manuscrits plus anciens, il est accompagné d’une croix latine. Il est considéré comme l’apôtre de la croix, notamment grâce à de beaux récits anciens relatant son martyre. Ses restes ont voyagé d’Achaie vers Constantinople (qui justifiait sa primauté sur Rome par sa possession des reliques du 1er apôtre), pour finir dans la cathédrale d’Amalfi en Italie. Sa tête se trouve à Rome. 
 

Saint Jacques le Majeur (ainsi distingué de saint Jacques le Mineur qui devait être de plus petite taille) est le frère de saint Jean l’évangéliste, fils de Zébédée et Salomé. Dans les Evangiles, il est toujours nommé avant saint Jean, ce qui laisse à penser qu’il devait être l’ainé. Saint Jean, dans son habituelle modestie, ne parle jamais de lui (ni directement de lui-même) dans son évangile. 

Certains font de Salomé une soeur de la Sainte Vierge, et donc des deux frères les cousins germains de Notre Seigneur. Saint Jacques fut martyrisé à Jérusalem en 44: pour plaire aux Juifs, Agrippa fait décapiter l’apôtre, éminente figure de l’Eglise locale (Actes, XII, 1-2). Il est ainsi souvent représenté avec une épée. De plus, la tradition veut qu’il ait préché en Espagne et que son corps ait été miraculeusement transporté à Compostelle (une partie se trouverait également en la basilique Saint Sernin de Toulouse). Une coquille (saint-Jacques) et une tenue de pélerin servent donc également à identifier l’apôtre au premier coup d’oeil. 

Saint Philippe est originellement un disciple de saint Jean-Baptiste. Il obéit au Christ qui lui dit « Suis-moi », et entraîne ensuite Nathanël. Il vient de Bethsaïde, ville de naissance de saint Pierre et saint André. Il est mort de manière naturelle à Hiérapolis en Phrygie () en 80. Ses restes ont été ensuite transférés à Constantinople, puis à Rome dans l’église des Saints Apôtres. Il est représenté avec un livre.

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Saint Louis-Marie
LA MATERNITE DIVINE 

Le thème de notre pèlerinage de la Pentecôte cette année est ESPRIT SAINT, DIEU de FORCE et de SAGESSE. La Maternité Divine telle que nous l’enseigne l’Eglise y est directement reliée. 
Lorsque l’on parcourt l’œuvre de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, un des traits caractéristiques de sa spiritualité réside dans la maternité divine. Or, si cette expression nous parait aujourd’hui familière, il faut savoir qu’elle a une origine récente dans l’histoire de l’Eglise. Cela ne veut pas dire que pour autant que l’Eglise ne faisait pas une place particulière à Marie. Déjà, lors du concile d’Ephèse en 431, pour mettre fin à l’hérésie nestorienne, l’Eglise proclame avec solennité Marie, Mère de Dieu, « theotokos ». 

Cette maternité de la sainte Vierge, bien que ressemblant à une maternité « normale » et naturelle, est unique et ne se renouvellera jamais. L’expression « maternité divine » a une origine dominicaine et remonte au XVIIème siècle. 

Un peu plus tard, le cardinal de Bérulle va lui donner une certaine orientation doctrinale ; pour lui la maternité divine est relative à la paternité divine, dans l’ordre de la génération du Verbe et non pas dans l’ordre de l’amour personnel de l’Esprit Saint, en qui le Fils est don du Père à toute l’humanité pécheresse. Mais c’est saint Louis-Marie qui dans son traité « l’Amour de la sagesse éternelle » va mettre en lumière le rôle et la place de Marie dans le mystère de la Trinité et concrétise la maternité divine: « Marie, par ses puissantes prières et sa maternité divine, obtient de Jésus tout de qu’elle veut; elle Le donne à qui elle veut; elle Le produit tous les jours dans les âmes qu’elle veut ». 
 

Saint Louis-Marie a bien compris que c’est par Jésus que nous avons Marie et en même temps nous allons à Jésus par Marie. Il y a un double mouvement dans un sens de complémentarité que Jean Paul II va reprendre dans son encyclique Redemptoris Mater en se référant au concile d’Ephèse: « ...la maternité divine de Marie y fut solennellement confirmée comme vérité de foi dans l’Eglise. Marie est la Mère de Dieu, parce que par le Saint Esprit elle a conçu en son sein virginal et a mis au monde Jésus-Christ...  ». 
A la suite de saint Louis-Marie, il ne faut pas oublier que notre Saint Père a une très grande dévotion envers la sainte Vierge (rappelez-vous sa visite à saint Laurent sur Sèvres en août 1997). 

Cette encyclique est le texte de l’Eglise qui parle le plus de la maternité divine de Marie. Il y a sans doute en cette fin de millénaire, et juste avant le jubilé de l’an 2000, une approche toute particulière de notre Saint Père pour faire connaître à l’Eglise et à l’humanité, Marie, Reine du ciel, qui est médiatrice et avocate de toute âme. Marie, Mère de Dieu, tient une place prépondérante dans les messages de notre Saint Père. 

Pèlerin du chapitre saint Louis-Marie, que notre méditation sur la maternité divine de Marie ouvre notre cœur et que nous ayons une tendre et véritable dévotion à la Sainte Vierge. Songeons qu’il n’y a jamais autant d’apparitions (reconnues) de la Vierge Marie que depuis 150 ans en Europe chrétienne, et spécialement en France. 
 

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Notes de lecture
«Histoire juive – Religion juive, le poids de trois millénaires» de Israël Shahak 

«Israël, en tant qu’Etat Juif, constitue un danger non seulement pour lui-même et pour ses habitants, mais encore pour tous lesJuifs, et pour tous les autres peuples et états du Moyen Orient, et au delà…» 

Par ces mots, Israël Shahak, un juif israélien né en Pologne, interné à Belsen, et résidant en Israël depuis plus de quarante ans, entreprend une étude dérangeante et provocante sur l’étendue de l’influence qu’exerce sur l’état séculier d’Israël les orthodoxes religieux dont la nature « exclusiviste » est potentiellement mortelle. 
Tandis que le fondamentalisme musulman est combattu en Occident, le fondamentalisme juif poursuit sa route sans même que son existence soit remarquée. On utilise le judaïsme classique pour justifier la politique israélienne qui est tout aussi raciste, totalitaire et xénophobe que ne le fut l’antisémitisme dans ses pires excès. Nulle part ceci n’apparaît plus clairement que dans les attitudes juives à l’égard des non-juifs en Israël et au Moyen Orient. Se fondant sur son étude du Talmud et des lois rabbiniques, Shahak soutient que les racines du chauvinisme juif et du fanatisme religieux doivent être comprises avant qu’il ne soit trop tard. 
Israël Shahak est professeur de chimie organique à la retraite, et, sa vie durant, il fut un militant des droits de l’homme, des droits de tous les hommes. Il est l’auteur de nombreux écrits sur le judaïsme, tant en hébreux qu’en anglais. 

                                                                          Ed. LA VIEILLE TAUPE, (5, rue Malebranche, 75005 Paris ), 100 FF. 
 

«L’hélicoptère de la liberté» de Duong Van Loi 

Piqûres de moustiques, morsures de punaises et de sangsues, bastonnades et passages à tabac, interrogatoires ponctués de coups, cachot et carcans immobilisant mains et pieds, faim et froid à satiété: il a tout connu et tout souffert. Il s’est même payé le luxe d’une exécution sommaire devant un véritable peloton, exécution (heureusement simulée par ses bourreaux) qu’il a raconté avec un réalisme à faire dresser les cheveux sur la tête. Il est l’un des rares survivants du camp de mort, le macabre Cong Troi, ironiquement dénommé « Porte du Ciel », en somme un Auschwitz Viet Cong. 
Duong Van Loi, à la fois victime et narrateur, est issu de la bourgeoisie de Saïgon. Le Viet Cong l’a emprisonné pour l’exemple pendant six ans dans huit camps de « rééducation » répartis dans tout le pays. Tant de souffrances et d’humiliations injustifiées débouchent sur un exploit historique: Duong Van Loi a réussi à s’emparer d’un hélicoptère de l’armée et à s’enfuir en Chine, à la barbe de ses tortionnaires. C’est un camouflet mémorable infligé aux communistes vietnamiens. 

 Les Editions La Bruyère (128, rue de Bellevile, 75020 Paris), 125 FF. 
 
 

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