St Louis-Marie                            Le Secret de Marie
 
Bulletin d'information du Chapitre Saint Louis Marie Grignion de Montfort - N° 20 - févr. 1998

Edito                         Sommaire
  Chers amis, chers pélerins, 

C’est avec beaucoup de joie, et un peu d’appréhension, que je prends la succession d’Isabelle de Trogoff à la tête du chapitre. Nous cheminons maintenant tous ensemble sur la voie de la sainteté, à la grâce de Dieu! 

N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, idées ou souhaits. 

Mercredi nous entrons en Carême. Pratique démodée, diront les uns. Inutilement rigoriste, affirmeront les autres. N’écoutons pas le monde. Saint François de Sales écrivait que «le monde nous tient pour fols, tenons-le pour insensé», et que «nous ne saurions être bien avec le monde qu’en nous perdant avec lui». 

Seuls doivent nous importer le salut de notre âme, et la plus grande gloire de Dieu. Certes il faut du courage dans notre monde et à notre époque. Mais Notre Seigneur le sait bien, et Il ne nous laisse jamais seuls. Sa grâce nous accompagne. 

Alors, courage, et entamons joyeusement ces quarante jours de relatives privations qui nous conduiront plus près de Dieu! 

                                   Isabelle 
              Ad Jesum per Mariam
Topo : l'euthanasie (1) 
Histoire Sainte: Jacob 
Vie du Chapitre   
Le mot du père   
Cotisations   
Actualités de l'Eglise   
Art et Religion   
Saint Louis-Marie   
Notes de lecture
Topo             L'euthanasie (1)
HALTE AUX PONCIFS !

L’euthanasie ou bonne mort selon son étymologie n’est pas une pratique nouvelle. Elle existait déjà au temps d’Hippocrate. Mais aujourd’hui, cette pratique prend d’autant plus d’importance qu’on tente de la légaliser aux yeux de tous (cf la proposition du sénateur Cavaillet en 1987 de supprimer tous les enfants anormaux dont la durée de vie présumée serait inférieure à 15 ans). 

L’euthanasie est la suite logique du mouvement commencé par la contraception et poursuivi par l’avortement, menace terrible pour l’avenir de l’humanité. Rappelons-nous les mises en garde du Saint Père contre la culture de Mort. Toutes les campagnes de dénigrement de l’être humain sont sous la responsabilité des médias qui tendent à sensibiliser l’opinion publique par des exemples extrêmes. 

Arguments psychologiques et sociaux des partisans de l’euthanasie: 

  • L’euthanasie, c’est l’amour de la vie. 
  • Tuer des anormaux, c’est préservez la race future des tares actuelles. 
  • Les malades coûtent cher à la société etc. 
Nous parlons dans cet article de l’euthanasie dite active qui est l’acte de donner la mort à un malade incurable. Cinq critères sont généralement retenus: 
  • incurabilité avec mort probable à court ou moyen terme, 
  • souffrance physique, 
  • souffrance morale, 
  • désir implicite ou explicite du malade, 
  • non-opposition des proches. 
Or ces critères, desquels découlent les poncifs que nous avons coutume d’entendre,  sont le plus souvent non fondés. Examinons-les. 

... je crains moins la mort que la déchéance physique et mentale, la dépendance et la souffrance... ” 

Aider le malade devant la souffrance physique: la médecine dispose aujourd’hui de tout un arsenal thérapeutique qui permet de prévenir les grandes douleurs que le malade redoute (exemple des centres de soins palliatifs). L’Eglise autorise de nos jours l’emploi des narcotiques, par exemple de la morphine, qui est un puissant antalgique mais qui peut rendre le malade inconscient, voire abréger sa vie. La condition cependant est que le malade soit mis au courant de son état et qu’il mette en ordre ses affaires spirituelles et temporelles (Pie XII, 24 février 1957). 

...tuer des anormaux, c’est préserver la race future des tares actuelles...” 

Un être est un homme normal s’il est conforme aux critères de normalité biologique. Mais qu’est ce que la normalité? 

L’homme dans sa volonté de détruire les “anormaux” est contre nature. Car il existe une propre sélection naturelle que l’homme ne maîtrise pas et qui a permis l’évolution humaine. Par exemple, les fausses couches qui surviennent au tout début de grossesse sont très souvent dues à l’existence, chez le fœtus, de sévères mutations chromosomiques, non viables à la naissance. 

«...j’ai peur...c’est trop lourd à porter...» 
Plus que la souffrance physique, le  malade ressent une  angoisse de solitude. 

Témoignage d’une femme médecin travaillant dans un centre de soins palliatifs: “si un malade demande l’euthanasie, c’est que quelqu’un lui a fait défaut et dans beaucoup de cas, ce quelqu’un c’est le médecin. Très souvent, vous pouvez traduire “faites moi mourir”, par “soulagez ma douleur et écoutez-moi”. 
 

Pour briser ce mur de solitude, il est souvent nécessaire de dire la vérité au malade. Car dans la grande majorité des cas, le malade découvre peu à peu qu’il va mourir. Il n’ose pas en parler par respect pour ses proches ou, quand il ose enfin, il sent un mur de silence que rien ne pourra abattre. 
Pour apaiser l’angoisse du malade, il lui faut de la confiance et de l’amitié. Amitié de l’équipe médicale qui doit prendre le temps de connaître chaque malade en le replaçant dans un contexte familial, professionnel, etc, toutes choses qui le rendent unique et différent des autres. Le malade ne doit pas être considéré comme un être déchu mais, au contraire, il faut l’aider à s’accepter comme il est en l’aimant comme tel. 

Il faut proscrire la phrase suivante: “je ne supporte plus de le voir ainsi”, phrase que l’on entend très souvent dans la bouche des membres de la famille ou d’ami. Le malade reste un homme, c’est à dire un corps et une âme, donc même si son corps est malade, son âme vit. Cette âme est immortelle et reste notre seul lien avec Dieu. Ce lien rend l’homme capable de perfection même dans un corps déchu. 

Ainsi, être entouré de ceux qu’il aime, avoir le sentiment d’être libre et indépendant est de la plus haute importance pour la paix et le bien-être du mourant. Cette paix “ matérielle ” peut être embellie par la prière et la réception des sacrements (en particulier l’extrême onction) qui lui apportent un repos incomparablement supérieur car c’est la paix de Dieu. 

... de toute façon, ce malade est incurable... ” 

La notion de maladie incurable a évolué dans le temps: autrefois, les malades atteints de tuberculose étaient condamnés par la médecine. Or de nos jours, cette maladie se guérit depuis la découverte des antituberculeux. En cancérologie, de nombreux progrès et découvertes ont été réalisés en quelques années (mécanisme de la cancérogenèse, traitement efficace, etc). Qui peut dire que tel cancer jugé aujourd’hui incurable ne sera pas guérissable demain? 

L’erreur de diagnostic est possible car la médecine est une science inexacte et le médecin non infaillible. 
Donc, la vraie charité est de laisser vivre ceux que demain la science pourra soigner. 

«...L’acharnement thérapeutique, c’est contestable...» 
Il faut le distinguer de l’obstination médicale: la différence réside dans l’intention. Dans l’acharnement thérapeutique, on veut une survie à n’importe quel prix et dans n’importe quelle condition. On ne voit plus l’intérêt du malade qui est abaissé au rang de machine. Dans l’obstination médicale, le but est clairement défini: améliorer l’état du malade, qui n’est pas condamné à n’avoir qu’une vie purement mécanique. 

Cesser l’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire cesser d’utiliser des moyens extraordinaires de survie pour un malade incurable n’est pas un acte d’euthanasie. Nul n’est tenu d’utiliser des moyens extraordinaires pour assurer sa survie ou celle des autres, en d’autres mots d’imposer à soin ou aux autres une charge excessive. Une obligation plus sévère serait trop lourde pour la plupart des hommes, en termes affectifs et financiers par exemple. La vie, la santé, toute l’activité temporelle sont, en effet, subordonnées à des fins spirituelles. Ces moyens peuvent varier suivant les circonstances de personnes, de lieu, d’époques et de culture (Pie XII, 24 novembre 1957). 

En conclusion
L’homme veut humaniser sa mort et être maître de son destin. Est apparue une nouvelle morale inféodée à la sensibilité et soucieuse de son unique confort, qui a perdu le sens de la dignité humaine, qui veut créer des vies temporelles privées de leur réalité transcendante et éternelle.
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Histoire Sainte                Jacob
Nous allons tenter, dans une série de plusieurs articles, de narrer la vie de Jacob et de Joseph, figures emblématiques de l'Ancien Testament, qui nous ont donné, par l'exemple de leurs vies, une image frappante de ce que sera celle du Messie. 

Jacob, petit-fils d'Abraham, fils de Isaac et de Rebecca, eut pour frère aîné Esaü. Jacob se distinguait de son frère, grand chasseur aux moeurs rustres, par la douceur et une grande intériorité. Un jour qu'Esaü revenait des champs, harassé et accablé par la faim, il vendit, pour un plat de lentilles, son droit d'aînesse à Jacob. (lire Gen   ) Ainsi, par son industrie et sa sagesse, Rebecca permit à Jacob de recevoir la bénédiction paternelle, c'est-à-dire tout l'héritage de l'aîné, avec les promesses et les bénédictions du Seigneur. Jacob devenait ainsi le chef de famille, et il en obtenait les prérogatives. 

Pour échapper à la colère d'Esaü, Jacob, sur le conseil avisé de sa mère et sur l'avis d'Isaac, dut prendre la route de l'exil. En chemin, en un lieu nommé Béthel, il eut besoin de repos. Il plaça une pierre sous sa tête, et il s'endormit. Il vit alors en songe, une échelle mystérieuse dont le pied touchait le sol, et dont l'extrémité s'élevait jusqu'au ciel. Des anges de Dieu montaient et descendaient, révélant ainsi leur sublime mission: ils portent au ciel nos hommages, ils nous en rapportent les bienfaits divins. Au sommet était Jéhovah, qui fit entendre à Jacob cette consolante promesse: "C'est moi qui suis le Seigneur, le dieu d'Abraham et d'Isaac, ton père. Je te donnerai, à toi et à toute ta race, la terre où tu as dormi. Ta postérité sera nombreuse comme la poussière de la terre et toutes les nations seront bénies en Celui qui sortira de toi" (Gen. 28, 12). A son réveil, Jacob reconnaissant que ce lieu où il s'était reposé était saint, consacra au Seigneur la pierre sur laquelle il avait dormi en y versant de l'huile. Il préludait ainsi à la bénédiction de nos églises et à la consécration de nos autels, thème qui sera abordé dans l'un des prochains articles de la rubrique Symbolique Romane. 
 
 
 
 
 

Après vingt ans d'exil, Jacob revint dans sa patrie. Dieu lui-même avait ménagé entre les deux frères une réconciliation qui fut complète. Jacob en avait eu le présage dans la lutte victorieuse qu'il soutint toute une nuit contre un ange. A la suite de ce combat, l'ange lui dit: "Désormais, votre nom ne sera plus Jacob; vous serez appelé Israël, ou fort contre Dieu" (Gen. 32, 24). C'est de là que les descendants de Jacob furent appelés Israélites. Plus tard, Dieu apparut de nouveau à Jacob, et il le bénit disant: "Je suis le Dieu tout-puissant; crois et multiplie-toi; des peuples et une foule de nations viendront de toi, et des rois sortiront de tes flancs; et la terre que j'ai donnée à Abraham et à Isaac, je te la donnerai" (Gen 35, 9). 

Ce bref résumé de la vie de Jacob nous permet de mieux comprendre les points suivants: 

Tout d'abord, Dieu peut à tout moment retirer les prérogatives consenties à une personne, si celle-ci se montre indigne des prévenances divines. Ainsi, tout être qui s'adonne aux plaisirs matériels vend le bien précieux de son âme, chèrement rachetée par Notre Seigneur, pour le plaisir éphémère d'un vil plat de lentilles. Dieu confie alors à plus méritant ce qui fut dédaigné ou négligé. 

Le second point concerne l'action de Notre Dame dans la vie de quiconque aura décidé de se consacrer à sa personne. Ce thème était souvent cité par St Louis-Marie Grignion de Montfort («Traité de la Vraie Dévotion» - n°183 à 185). En effet, Notre Dame possède la même prévenance que Rebecca à l'égard de ces personnes, en leur indiquant la bonne marche à suivre pour trouver le Salut et la glorification de son Fils bien-aimé. Notre Dame recouvrira également, au jour de leur mort, leur âme d'un vêtement d'odeur et de toucher agréable à la Très Sainte Trinité. 

Enfin, l'histoire de Jacob nous apprend les merveilleuses promesses que Dieu fait aux hommes qui acceptent avec dilection de reconnaître à la fois la primauté de ce Roi dans nos vies, ainsi l'excellence de son amour à notre égard.

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Le mot du père
Prier le Saint-Esprit

 « Et le Saint-Esprit, est-ce que tu le pries? -Par exemple! -On dit çà...Seulement le pries-tu comme il faut, le pries-tu bien? Il est Dieu, c’est entendu. Il est la Troisième Personne de la Sainte Trinité. Il est l’Esprit d’Amour et de Vérité. Mais Il est aussi le Maître intérieur, le Consolateur, celui qui habite en nos coeurs. » 
 Ainsi aurait pu parler le vieux curé de Bernanos, comme il nous a si bien incités à prier la sainte Vierge. Il est vrai que notre vie spirituelle manque souvent de souffle, pourrait-on dire (spiritus veut dire souffle), parce que nous ne nous laissons pas assez conduire, habiter, envahir par l’Esprit Saint. Nous oublions que notre vie spirituelle n’est pas principalement un exercice de notre esprit (même si elle demande des efforts pour prier, faire oraison, nous former...). Elle est d’abord, essentiellement, en notre âme, une participation à la vie de l’Esprit. « Le plus grand malheur du chrétien est de ne pas savoir ce qu’il est; sa plus grande faute, refuser de devenir ce que Dieu veut qu’il soit », écrivait l’abbé Combes (Le Saint Esprit dans notre vie spirituelle, Téqui, 1958, p.7). Et qu’est-ce que Dieu veut que nous soyons? Dieu veut que nous soyons des « temples du Saint-Esprit ». Il veut habiter chez nous, en nous. Jésus nous a promis que l’Esprit Saint continuerait en nous son oeuvre de sanctification: « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Et moi je prierai le Père et Lui vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il reste toujours avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne Le voit pas et ne Le connaît pas; vous, au contraire, vous Le connaissez parce qu’Il demeure auprès de vous et qu’Il sera en vous. » (Jean, XIV, 15-17). 
 

Alors, supplions cet Esprit Saint, le Paraclet, « celui qui vient à notre secours », de nous éclairer intérieurement -comment allons-nous réaliser la Volonté de Dieu sur nous?- et de nous fortifier pour que nous agissions fortiter et suaviter, avec force et suavité, courage et douceur, dans toutes nos actions. « Veni, Sancte Spiritus... Venez, Esprit Saint... » 
« Venez, Père des lumières, 
Venez, Dieu de Charité, 
Formez en moi mes prières, 
Montrez-moi la Vérité, 
Faites descendre en mon âme 
Un charbon de votre feu 
Qui la pénètre de flamme 
Et la remplisse de Dieu .» 
(St Louis-Marie Grignion de Montfort, Cantique 141, Invocation du Saint-Esprit, Cantique nouveau.) 
 
Père Dominique-Marie de Saint Laumer
Fraternité saint Vincent Ferrier
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Actualités de l'Eglise
NECESSITE DU ROSAIRE  

S.S LE Pape Jean-Paul II, Angélus, Place St-Pierre, 26 octobre 1997 : 

“  Que de fois, au cours de l’histoire, l’Eglise a-t-elle eu recours à cette prière, spécialement lors des moments particulièrement difficiles ! Le saint Rosaire a été un instrument privilégié pour conjurer le danger de la guerre et obtenir de Dieu le don de la paix. Je voudrais aujourd’hui reproposer à toutes les familles chrétiennes la prière du Rosaire, afin qu’elles puissent goûter le plaisir de s’arrêter ensemble pour méditer, avec Marie, les Mystères Joyeux, Douloureux et Glorieux de notre Rédemption et sanctifier ainsi les moments heureux et difficiles de la vie quotidienne. ” 

“JOURNEE PORTES OUVERTES” SUR LES ARCHIVES DU SAINT-OFFICE 

Une manifestation s’est tenue à Rome près du siège de l’Académie Nationale Dei Lincei le 22 janvier dernier pour l’ouverture des Archives du Saint-Office de Rome. Le but de cette journée était de “faire le point sur l’état actuel des études historiques relatives aux Congrégations romaines du Saint-Office et de l’Index, évaluer le contenu de leurs archives respectives, enregistrer les attentes du milieu scientifique devant l’ouverture de ces dernières”. 
Ces archives sont constituées de 4500 volumes. Une petite partie seulement traite des procès pour hérésie. L’autre partie se rapporte aux grandes controverses théologiques suscitées à partir du milieu du XVI siècle, à la suite de la Réforme protestante et du Concile de Trente. Les Archives contiennent d’importants documents relatifs à l’histoire de la théologie, de la spiritualité et du droit canonique. 
 

LE PAPE ET LES EVEQUES ALLEMANDS 

Le 27 janvier dernier a été rendu publique une lettre de 11 pages que le Saint-Père a adressé aux évêques allemands. Cette lettre aborde divers problèmes relatifs aux Centres de consultation familiale catholiques qui assistent les femmes désirant avorter et délivrent des certificats. Par cette lettre, rédigée en allemand et datée du 11 janvier dernier, fête du Baptême de Notre Seigneur Jésus Christ, le Pape répond aux questions soulevées lors de la réunion qu’il eut, au Vatican le 27 mai 1997, avec 27 évêques d’Allemagne et certains représentants de la Curie romaine. Cette lettre a représenté pour certains journaux allemand et des journalistes français (“Le Monde”, “La Croix”) “le nouveau Kulturkampf contre le sexe et l’avortement qui menacerait l’Allemagne”. En effet, le Saint-Père a décidé que les catholiques travaillant dans ces centres ne pourront plus délivrer le “certificat” qui permet aux femmes d’avorter légalement au cours des 12 premières semaines de grossesse. 

Les journalistes, qui ont déversé des amphores de salmigondis sur le Pape, ont des analyses qui reposent avant tout sur des considérations humaines. Comment le Pape pourrait-il d’une main condamner sans cesse l’avortement et de l’autre autoriser des organismes catholiques à délivrer des certificats? Le but de Jean-Paul II est d’assainir l’Eglise autant que faire se peut et l’Eglise en Allemagne ne peut constituer une exception, quoiqu’en disent les journalistes.

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Art et Religion
Le Livre d’Ezéchiel s’ouvre par la vision du char de Yahvé porté par 4 animaux ailés symboliques (I, 10-14). Chacun d’entre eux a 4 visages, tournés vers les 4 points cardinaux. La tradition chrétienne a vu dans ces êtres étranges le symbole des 4 évangélistes: ce sont le lion, le taureau, l’aigle et l’homme. Inutile de préciser que les 4 évangélistes sont souvent peints écrivant ou penchés sur un livre. 

Saint Marc est représenté par le lion, souvent ailé. L’évangéliste ouvrant son Evangile par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert, le symbole du lion semblait tout indiqué! Celui-ci se retrouve partout à Venise, car ce sont deux marchants vénitiens qui ont dérobé et ramené en cachette le corps de saint Marc d’Alexandrie (ville dont saint Marc a été le premier évêque) à la fin du IXème siècle. La basilique San Marco a été ensuite construite sur le glorieux tombeau. 

Saint Luc est représenté par le boeuf ailé, l’animal de sacrifice, car son Evangile débute par la présentation de Zacharie, le prêtre, père de saint Jean-Baptiste. La tradition et le style littéraire très descriptif et précis de l’évangéliste font de saint Luc un peintre. Il aurait peint un portrait de la sainte Vierge, dont une reproduction se trouve à sainte Marie Majeure à Rome. C’est pourquoi saint Luc est également souvent représenté avec des pinceaux, ou un attirail de peintre. Enfin, médecin de formation, l’évangéliste a parfois à côté de lui des instruments de son ancienne profession. 
 

Saint Matthieu est généralement représenté quand il rédige son évangile sous l’inspiration d’un ange (ou parfois d’un homme). Son évangile commence par l’ascendance de Notre Seigneur Jésus Christ. Les attributs de saint Matthieu sont un livre ou un rouleau, et parfois une épée. Il porte une barbe et des cheveux longs (ce qui le différencie de saint Paul, lui aussi toujours accompagné d’une épée). 

Saint Jean est représenté par un aigle, symbolisant les hauteurs auxquelles il s’est élevé, notamment dans le prologue de son Evangile. Le calice lui est également fréquemment associé, certainement à cause de la parole du Christ à lui et son frère Jacques: « vous boirez ma coupe » (Mat, XX, 23). Certains citent aussi la légende selon laquelle on aurait tendu à saint Jean une coupe de vin empoisonné, et dont le poison aurait jailli sous forme de serpent après sa bénédiction. Enfin, on montre parfois saint Jean sur une île, qui est celle de Patmos, d’où exilé il écrivit l’Apocalypse.

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Saint Louis-Marie
LA SPIRITUALITE DE SAINT LOUIS-MARIE, SES ORIGINES 

Nous avons vu dans le précédent numéro l’objet de la consécration mariale proposée par saint Louis-Marie, son apport spirituel et doctrinal. Il nous appelle à être des esclaves de Marie pour appartenir au Christ. Cette spiritualité que saint Louis-Marie a construite au cours de sa vie apostolique est le fruit d’un appel divin, d’un engagement profond. Mais il va également être influencé au cours de ses études à Paris par ses lectures. De plus, sa mission apostolique va se trouver confortée à l’issue d’un voyage à Rome. 

Au cours de son passage à Paris en 1692, à la Sorbonne puis au séminaire de saint Sulpice, saint Louis-Marie va s’inspirer de la doctrine des auteurs dominicains et des Pères de l’Eglise (à partir de ses nombreuses lectures, il va transcrire sur un volumineux cahier tous les textes relatifs à la Vierge Marie, qu’il emportera au cours de ses missions.). L’influence de l’école bérullienne est sans conteste la plus importante. Le Cardinal de Bérulle (1575 - 1629) est l’initiateur de l’école française de spiritualité. Il développe l’idée de la servitude à Jésus par Marie dans un ouvrage écrit en 1623 « Discours de l’état et des grandeurs de Jésus (...) » (1). La spiritualité du Verbe incarné trouve son apogée dans l’élévation à Jésus par Marie. « Il s’agit d’une puissance, d’une autorité et d’une souveraineté de la grâce et de l’esprit de Jésus sur nous. Il nous rend sien et nous approprie à lui par le droit qu’il a sur nous et par notre soumission et notre abandon à son divin pouvoir ». Autrement dit, ce qui nous conduit au Christ consiste avant tout dans l’usage de la grâce par nos pensées, nos désirs et nos dévotions (mariales). 

Saint Louis-Marie enrichit cette spiritualité par le fait que notre appartenance au Christ ne peut devenir parfaite que par la rénovation des voeux du baptême, par Marie et en Marie. Toute cette doctrine du mystère du Verbe incarné repose sur ce lien unique d’appartenance au Christ par Marie en devenant esclave de la Vierge Marie et se consacrant entièrement à elle: « la Divine Sagesse, souveraine du Ciel et de la terre, qui a tant de désir de l’amitié des hommes, nous invite à suivre les traces du Verbe incarné dans la soumission et dépendance à l’égard de Marie et dans l’amour de la Croix » (St Louis-Marie). 
 
 

Le 20 juillet 1947, le pape Pie XII rappelle dans son homélie de canonisation du bienheureux Louis-Marie, que celui-ci avait eu une destinée toute particulière de prêcher la vérité évangélique. En effet, c’est au cours d’un voyage à Rome en 1709 que le saint apprend cette destinée du pape Clément XI. 

Saint Louis-Marie avait un désir brûlant de prêcher. Or il lui était interdit de le faire dans le diocèse de Poitiers, et il désirait partir en mission à l’étranger. Le voyage et l’entrevue avec le saint Père vont tracer la voie de son apostolat: « vous avez, Monsieur, un assez grand champ en France pour exercer votre zèle » lui dit le pape Clément XI. Notre saint Patron recevra de surcroît le titre de « Missionnaire apostolique ». De retour en France, satisfait de cette entrevue, il s’appliquera de manière énergique à répondre à l’invitation et aux desseins du souverain pontife. On lui refuse toujours de prêcher à Poitiers, ce qui ne le décourage nullement. Il se dirige alors sur la région Ouest, la parcourant de paroisse en paroisse. Pour prêcher l’Evangile, il possédait une très particulière. Il rassemblait les membres d’une paroisse, leur faisait réciter des prières, chanter des cantiques sur des airs connus. « Les erreurs qui, ici et là, s’insinuaient souvent sous le masque de la vérité, trouvaient en saint Louis-Marie un ennemi vigoureux et infatigable » (Pie XII, homélie de canonisation). L’attachement à la vérité, à la croix, voici le message apostolique que saint Louis-Marie adressait aux foules en renversant les idées fausses. « Quand il prêchait aux foules, la charité qui le brûlait intérieurement rayonnait tellement dans ses instructions lumineuses qu’il attirait comme par un mouvement impétueux toute âme à lui » (Pie XII). 
 

(1) « Discours de l’état et des grandeurs de Jésus par l’union ineffable de la divinité avec l’humanité et de la dépendance et servitude qui lui est dû et à sa très sainte Mère » (1623, cardinal de Bérulle) 
 
 

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Notes de lecture
REGARD SUR LE PURGATOIRE” (édition saint Paul) 

C’est un livre d’une densité exceptionnelle sur la méditation du grand Mystère du Purgatoire. Il est très difficile de le résumer car il nous dépeint avec sobriété, une expérience personnelle très profonde que l’auteur eut avec son ange gardien qui ne lui dévoila qu’une infime partie, mais déjà bien grande, de ce grand Mystère. Ce n’est pas un livre “nouvel âge” qui induit le lecteur sur des fausses révélations particulières. La préface de Mgr Henri Brincard (évêque du Puy en Velay) nous rappelle utilement que “l’approbation ecclésiastique, même lorsqu’elle est accordée, ne garantit pas l’origine surnaturelle de ce qui est publié” mais il souhaite que ce récit “ravive la dévotion envers les âmes du Purgatoire et favorise de salutaires réflexions”. Des notes s’inspirant de l’enseignement de saint Thomas d’Aquin y éclairent certains des passages les plus difficiles de ce texte. L’existence du Purgatoire est une vérité de foi. Saint Thomas n’hésite pas à affirmer que nier le Purgatoire, c’est parler contre la Justice Divine et commettre une erreur contre la foi (Somme Théologique suppl. Q. 70 ter art.1). 

Pour une lecture facile du livre, le texte a été divisé en trois parties: 
1) Le but des révélations particulières et la manière d’en tirer profit; 
2) Les enseignements à caractère plus doctrinal, qui forment en quelque sorte un traité du Purgatoire; 
3) Les manifestations des âmes du Purgatoire. 
 
 

L’Ange gardien se montre toujours à la vue intérieure de l’auteur dans une lumière éblouissante “si vive qu’elle bouleversait tout, me tirant totalement en elle avec force et enlevant à mon regard tout ce qui n’était pas en elle”. L’Ange gardien enseigne l’auteur (si l’on peut dire): “Au Purgatoire les âmes connaissent leurs fautes, elles en ont la totale perception: les ayant vues en vérité au moment du jugement particulier, elles les gardent ensuite présentes à l’esprit, mais de façon générale et confuse. Elles ne doivent pas s’attarder à cela: elles adorent la Miséricorde divine, et glorifient avec amour et reconnaissance la très Sainte Trinité. Tu sais que le Purgatoire a été créé par la Miséricorde, les âmes sont au Purgatoire par un décret de la Miséricorde, par pur gratuité de l’Amour divin. Car les peines si terribles soient-elles, sont toujours incomparablement légères par rapport à l’offense infinie que constitue le péché”. 

L’auteur parle aussi de la vision de l’enfer, qu’il n’a observé que très rapidement: “il m’a été montré, l’espace d’un éclair, ce mystère de l’enfer. J’ai cru défaillir sous le choc. Je n’en dis pas plus. L’âme se trouve d’un coup immergé dans une solitude absolue qui est comme la densité du chaos, de la mort, du néant. Tout est non-présence, non-communication, non-amour. C’est une absence totale de mouvement, de désir, une immersion dans le péché à l’état brut, dans le mal absolu, objectivé.(…) Après coup, je comparais cela à une sorte d'atomisation, une terrible concentration du mal, car l'enfer n’est pas vide, il est plein du néant: il y a une pression inouïe, une densité, une opacité atroces.” 

Pour ceux qui veulent attendre un peu avant d’acheter ce livre, ils pourront se le procurer à la porterie de l’abbaye de Fontgombault lors de notre prochaine retraite au mois de mars. 

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